
Campagne présidentielle et sauvegarde de l’emploi.
La période électorale est un grand moment de communication, une période où tous les projecteurs sont tournés vers les hommes politiques. En demande de changement, les citoyens sont aussi à l’affût de leurs moindre faits et gestes avec comme ultime moyen de sanction positif ou négatif : le bulletin de vote.
Avec le taux d’abstention le plus faible, les élections présidentielles sont les plus populaires et reste un évènement incontournable pour les Français.
La communication devient alors l’outil essentiel des candidats qui veulent faire la différence. Lancés dans une véritable opération de séduction auprès des citoyens, des leadeurs d’opinions, des médias, ils sont prêts à promettre beaucoup et même à interagir pour régler des situations qui ne l’ont pas été jusqu’alors. C’est notamment le cas pour les entreprises en difficultés.
C’est ainsi que la campagne 2012 s’est transformée en tour de France des entreprises en crise pour les deux candidats favoris et certains de leurs rivaux : propositions soutien, plans de sauvetage, promesses…Tous les moyens sont bons pour montrer que l’on défend l’emploi industriel ! De Lejaby à Photowatt en passant par Renault pour Nicolas Sarkozy, de Fralib à Arcelor Mittal pour François Hollande, sans oublier les sites de Petroplus, de Goodyear, de la Fonderie du Poithou, de Delbard chaque jour un nouveau site s’invite dans la campagne présidentielle et un candidat s’invite sur un nouveau site en difficulté. Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aigan ne sont pas en reste !
Chacun a sa solution miracle, n’hésitant pas à interpeller l’autre sur les solutions proposées mais oubliant souvent les 800 000 emplois qui ont disparu dans l’industrie en 10 ans.
Ces « effets de manches » ne datent pas d’hier, chaque élection a ses sauvetages, à l’image de Ségolène Royal en 2007 promettant un « moratoire » du plan social annoncé par Airbus si jamais elle était élue à la présidence. Et ça marche ! Tout le monde a l’air d’y trouver son compte, les candidats font la une, les médias rapportent leurs faits et gestes. Les sociétés concernées deviennent le centre de l’attention générale et l’objet de propositions les plus audacieuses. L’espace d’une campagne, elles peuvent ainsi croire à une solution miracle.
Au même moment, certaines entreprises sont amenées à différer leurs projets de restructuration. Depuis quelques mois les Pouvoirs Publics demandent aux entreprises de repousser leurs annonces de plan de licenciements, Areva, Le FNAC, PSA, Renault et de nombreuses autres auraient fait l’objet de pressions en ce sens afin de ne pas aggraver les chiffres du chômage. Avec le risque d’un retour brutal à la réalité en septembre, une fois passées les échéances électorales et les vacances.
Il est logique que lors d’une campagne électorale, les candidats se saisissent de l’actualité comme d’un laboratoire pour mettre en avant leurs idées et les solutions qu’ils pourront apporter à chaque problème posé dans l’hypothèse où ils seraient choisis. Mais ici l’accumulation de promesses nuit à la crédibilité des candidats. A vouloir trop séduire, ceux-ci ne risquent- ils pas de faire fuir l’électeur ? Les derniers chiffres montrent que 66% trouvent les élections présidentielles de 2012 inintéressantes et que 76% des français ne font pas confiances aux hommes politiques.