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19.12.2025

Information, désinformation et maîtrise du narratif : la communication d’Emmanuel Macron à l’épreuve de la labellisation des médias

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Le soutien apporté par Emmanuel Macron, lors d’une réunion publique avec des lecteurs des quotidiens régionaux du groupe EBRA, à une labellisation, faite par les professionnels, des sites et réseaux qui diffusent de l’information, a provoqué un vif émoi médiatique et politique. Présentée par certains comme une initiative de lutte contre la désinformation mais par d’autres comme un outil de censure, elle met en lumière un enjeu fondamental : qui peut définir ce qu’est une « information fiable » dans un paysage saturé de contenus, d’algorithmes, de sites émergents et soumis à des logiques financières ? Un sujet depuis toujours extraordinairement sensible en démocratie mais qui prend une importance croissante.

Le projet et l’intention : restaurer la confiance ou redéfinir les règles du jeu

L’idée d’instaurer un label, non étatique mais professionnel, s’appuie sur la Journalism Trust Initiative (JTI), lancée par Reporters sans frontières (RSF). Dans ce cadre, ce ne sont pas les articles individuellement qui sont labellisés, mais les processus éditoriaux, incluant l’indépendance, la transparence, la rigueur journalistique et le respect des sources. L’intention affichée est claire : restaurer la confiance dans les médias. Il ne s’agirait donc pas de contrôler l’information, mais de valoriser l’éthique journalistique. De nombreux médias, en France, dont ceux du groupe EBRA et du Service public, ainsi que des médias étrangers, soutiennent d’ores et déjà la JTI.

Les réactions hostiles : la peur d’une dérive liberticide et de l’appropriation du narratif

Dès l’annonce, des responsables politiques, des médias et des éditorialistes, notamment issus du groupe de Vincent Bolloré, ont dénoncé le projet comme une forme de censure implicite ou de contrôle politique de l’information par l’Etat. Selon les mots de l’éditorialiste Pascal Praud sur CNews : « Le ministère de la vérité est né ». Pour eux, l’idée d’un label, même non étatique, porte en germe une hiérarchie des bons et des mauvais médias. Pour ces opposants, le risque est moins le label lui-même que ce qu’il symbolise : la remise en cause de l’idée que tout média, même critique, marginal ou engagé, est par principe légitime au nom de la liberté d’expression.

La riposte de l’Élysée : recadrage, réassurance et maîtrise du storytelling

Face à ces accusations, l’exécutif a répondu rapidement. Lors du Conseil des ministres du 2 décembre, Emmanuel Macron a formellement démenti toute intention d’instaurer un « label d’État » ou un « ministère de la Vérité » à connotation Orwellienne. Une vidéo publiée en réponse par la présidence vise explicitement à dénoncer ce que l’Elysée considère comme une déformation des propos du Président, utilisant l’ironie et le contraste pour renforcer l’idée que l’accusation de censure relève davantage de la rhétorique polémique que du fond. Par cette stratégie, le pouvoir cherche à reprendre la main sur le narratif : insister sur le caractère volontaire, professionnel et indépendant du label, et sur la volonté réelle de promouvoir un journalisme responsable, sans lien avec l’État.

Ce que révèle ce débat pour la communication, les médias et notre démocratie

A l’heure de la “vérité augmentée” et alors que les ingénieurs du chaos ont fait la preuve de leur efficacité, proposer un label crédible pourrait offrir un repère à des publics perdus, submergés par la désinformation. Cette démarche de labellisation est au demeurant une tendance profonde de nos sociétés dans tous les domaines : pour le respect des règles de la RSE, pour la qualité de l’alimentation, pour les dons à des associations… Mais, l’information est un sujet d’une nature particulière, une condition de la démocratie autant qu’un outil des régimes tyranniques. Comment garantir la crédibilité de sa labellisation ?

Plusieurs conditions sont nécessaires : la transparence totale du processus (critères publics, audit indépendant et gouvernance pluraliste) ; l’implication d’acteurs variés du journalisme, y compris des médias indépendants, alternatifs et de terrain, pour garantir la diversité des voix, une communication pédagogique à destination du public pour expliciter le rôle du label, ses limites, ce qu’il ne fait pas, juger des articles ou garantir l’absence d’erreur, et ce qu’il ne remplace pas, l’esprit critique, et enfin maintien, en parallèle, de dispositifs complémentaires (éducation aux médias, accès à des sources variées, protection du pluralisme des médias et du journalisme d’investigation…)

L’équilibre entre régulation et liberté, entre qualité et pluralité, entre narration et opinion, ne sera pas simple à trouver. Mais une chose est certaine : moins le pouvoir politique s’en mêlera, plus il laissera l’initiative aux médias eux-mêmes et aux journalistes et se reposera sur la liberté de choix des citoyens, plus il y aura de chances qu’une labellisation authentique et reconnue permette de distinguer le bon grain de l’ivraie.

Eric GIUILY
Président de CLAI

Elissa BEZAZ
Directrice de Clientèle

Alice PILLIOD
Consultante confirmée

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A lire : Le Code d’éthique CLAI