
La campagne électorale du premier tour : a-t-elle servi à quelque chose ?
La campagne électorale du 1er tour a-t-elle servi à quelque chose ?
On a beaucoup disserté sur le contenu de la campagne, son manque supposé d’intérêt, l’absence de tel ou tel thème pourtant fondamental au regard de la situation économique et financière.
On est depuis dimanche soir en mesure de se poser une question plus fondamentale : a-t-elle influencé les électeurs ? A-t-elle modifié leur choix ? Ou autrement dit a-t-elle servi à quelque chose ?
Et là, la réponse est claire : c’est non car elle a très peu changé les rapports de force entre les candidats.
Il suffit pour s’en convaincre de reprendre les sondages du mois de novembre 2011.
Dans les intentions de vote telles que rappelées par TNS Sofres, un mois avant la fin de l’année dernière, François Hollande est en tête avec 31 % des voix, Nicolas Sarkozy, deuxième avec 28 %, Marine Le Pen, troisième avec 16,5%, Jean-Luc Mélenchon, quatrième avec 8% et François Bayrou, cinquième avec 7%.
Pour ceux qui ne s’en souviendraient déjà plus, rappelons que le scrutin a donné 28,6% à F. Hollande, 27,1% à N. Sarkozy, 17,9% à M. Le Pen, 11,1 % à JL. Mélenchon et 9,1 % à F. Bayrou.
Ainsi les sondages de novembre donnaient déjà les deux candidats appelés à terminer premier et deuxième, l’écart gauche-droite (F. Hollande + JL. Mélenchon / N. Sarkozy + M. Le Pen) et la place, si ce n’est le poids, du candidat centriste. C’est à dire tous les éléments qui déterminent la physionomie du second tour.
Une telle mobilisation de talents et d’énergie, tant de meetings, d’émissions télévisées, de propositions plus ou moins élaborées, d’affirmations plus ou moins vérifiées pour si peu d’évolution !
Un effet très faible qui permet, mieux que tout jugement sur leur contenu, d’apprécier les 4 mois de campagne que nous venons de vivre.