
La campagne présidentielle.
A moins d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, on peut tirer (au moins) deux enseignements majeurs de la campagne, en termes de communication.
Après la victoire triomphale de Barak Obama en 2008, les spécialistes s’attendaient généralement à ce que le web y tienne un rôle primordial. Ce n’est pas tout à fait le cas.
Certes le fort développement du numérique, qui avait marqué l’élection de 2007, s’est accéléré en 2012, grâce notamment à l’explosion des réseaux sociaux. Pour la mobilisation des citoyens durant la campagne et leur association à celle-ci, pour lutter contre l’abstention, pour tester des projets ou analyser en continu les réactions de l’opinion, le numérique a totalement transformé les conditions d’organisation et de déroulement de la campagne. Il serait vain de le nier.
Cependant les temps forts de celle-ci n’ont pas eu lieu on line, mais sur les écrans de télévision.
Ce sont, d’une part, les chaînes d’information continue qui, en multipliant les RV avec les candidats et surtout en retransmettant leurs meetings, l’ont rythmée et l’ont matérialisée. Et ont rendu tout son sens et tout son poids au mode le plus ancien de campagne politique, la réunion publique ! Le fait de retransmettre des images fournies par les candidats nous rapproche d’ailleurs plus de la communication que de l’information.
C’est, d’autre part, France 2, avec la série d’émissions « des paroles et des actes », qui a créé l’événement et donné la possibilité aux candidats, et surtout aux principaux d’entre eux, il faut bien le dire, de s’exprimer, de s’expliquer et de répondre aux interrogations et critiques de l’opinion.
Et l’importance que certains semblent déjà attribuer au futur débat du second tour, au point de vouloir parfois le dédoubler, ne peut que confirmer ce constat simple et évident: la télé reste le média par excellence des élections présidentielles.