
Les Présidentielles 2022 : n’en parler jamais, y penser encore moins…..
Bruno Le Maire a brisé, lors du Grand Rendez-vous d’Europe 1 le 19 novembre, un tabou jusqu’alors strictement préservé : il a évoqué une éventuelle candidature d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle de 2022. C’est le premier responsable gouvernemental à s’aventurer sur ce terrain. Même s’il l’a sans doute fait pour des raisons personnelles – rassurer le Président sur ses propres intentions – il n’en a pas moins rompu avec une stratégie de communication constante depuis six mois.
Le Président applique à marche forcée le programme sur lequel il a été élu, il travaille à la transformation en profondeur du pays et n’évoque jamais son avenir. Sa décision de ne pas rencontrer de journalistes de manière informelle, en off, à l’inverse de ses deux prédécesseurs, et de maîtriser ses prises de parole, tant dans le temps que dans leur contenu, a grandement facilité le respect de cette ligne de conduite.
Et une partie importante des Français semblent lui en savoir gré si l’on en croît les études publiées à l’occasion de ses six premiers mois de fonction : une majorité d’entre eux souhaitent lui laisser le temps de faire ses preuves avant de le juger. Une tendance confortée par le sondage publié dans le Journal du Dimanche qui confirme la poursuite de la remontée de la cote du Président.
L’avidité avec laquelle les médias se sont emparés des petites phrases de Bruno Le Maire montre clairement les dangers d’une telle rupture. Nous voilà de retour dans le monde d’avant et dans l’ancienne politique.
Alors que le travail de pédagogie autour des réformes du code du travail et de la fiscalité du capital productif n’est pas terminé, alors qu’il va falloir convaincre du bien-fondé des mesures en cours de préparation sur l’assurance chômage, la formation professionnelle et l’apprentissage, le financement des collectivités locales et a fortiori sur la refonte des régimes de retraite, il y a assurément mieux à faire que de parler des élections de 2022. Et on sait bien combien de renoncements et d’abandons a généré, lors des deux quinquennats précédents, l’ambition affichée de se représenter. Avec le succès que chacun a pu constater.
Aujourd’hui, plus que sur ses intentions personnelles, on attend Bruno Le Maire sur son futur projet de loi sur le développement et la transformation des entreprises ou sur son idée d’élargir le champ des allégements de charges sociales. Il y a tant à faire pour que la France retrouve une croissance durable et aussi forte que celle de ses voisins européens !