
Le départ de Claire Chazal : les adieux de la Reine de l’info
Dimanche 13 septembre, à 20h39 exactement, Claire Chazal faisait ses adieux aux téléspectateurs de TF1. Au même moment, des dizaines de milliers de messages sont envoyés sur les réseaux sociaux, aussi bien par des politiques, que des acteurs ou encore de simples anonymes. Un message spécial lui est adressé par Laurent Delahousse sur France 2 à la fin de son JT, un comité de plus de 150 personnes s’est rassemblé sur le plateau de TF1 pour la soutenir pendant son dernier 20h… Le meilleur indicateur pour prouver cet élan de soutien reste l’audience télévisée : 10.170.000 téléspectateurs ont regardé le journal de TF1 (soit 40,8% de part de marché) avec une pointe à 11.700.000 au compteur ! Des résultats inégalés depuis l’interview de Dominique Strauss-Kahn en 2011 par la même Claire Chazal.
L’audimat… c’est pourtant bien ce qui a conduit Nonce Paolini, PDG du groupe TF1, à remercier Claire Chazal le 7 septembre dernier. Alors que, pendant près de 20 ans, ses journaux devançaient ceux des chaînes concurrentes, Claire Chazal ne parvenait plus, ces derniers mois, à rassembler autant de téléspectateurs, passant même à la fin du mois d’août sous la barre symbolique des 4 millions de téléspectateurs…
Malgré tout, les français auront rendu un bel hommage à celle que les anglais surnomment « The Queen of news » (cf. The Independent), qui aura su céder le pouvoir la tête haute. Au moment de faire ses adieux, Claire Chazal apparaît à l’écran simple et sobre (chemise blanche et pantalon noir) mais surtout élégante, en particulier dans ses propos. C’est l’image qui restera d’elle. L’image d’une journaliste emblématique qui a subi les conséquences de la loi du marché… Seule pique de son discours : la référence à Francis Bouygues pour « la mission qu’il lui avait confiée », sans un mot pour la Direction actuelle, ni même pour Pascal Lelay et Etienne Mougeotte qui l’avaient pourtant embauchée.
Brutalement… et chaleureusement remerciée par TF1
Claire Chazal aura donc réussi une sortie par la grande porte, là où TF1, du moins sa direction, est pointée du doigt pour la brutalité de sa décision et son manque d’élégance. En effet, le départ de Claire Chazal a tout d’abord été annoncé « prochainement » puis a été confirmé quelques jours plus tard (le 9 septembre) pour le week-end suivant. Face aux réactions suscitées, le PDG a même été obligé de s’expliquer lors d’une interview sur Europe 1 le 11 septembre :
« [Claire Chazal] reste dans le groupe aujourd’hui. Acceptera-t-elle d’y rester longtemps, je n’en sais rien. Je le souhaite. (…) Claire est une professionnelle qui pendant 24 ans a eu beaucoup de succès. (…) À un moment donné, il faut savoir passer la main. Moi-même je passerai la main. C’est la vie des sociétés, c’est bien d’avoir du renouvellement ».
Malgré cela, la chaîne a tout de même rendu un bel hommage à celle qui « a été une figure très importante de TF1 » (Nonce Paolini) en lui consacrant un court reportage sur ses 24 années de carrière à la fin de journal, et en retransmettant le tonnerre d’applaudissements de la part de ses équipes qui ont suivi son ultime déclaration. Ce qui a d’ailleurs eu le don d’agacer PPDA qui a lui-même subi le même traitement quelques années auparavant : « Chaque fois, le stratagème est le même : on fait fuiter l’information dans la presse, on attend que les malfaisants se déchaînent et on finit par confirmer la nouvelle en une ligne sèche. Avant de noyer l’intéressé(e), deux jours plus tard, sous une pluie d’hommages hypocrites. »
Claire est morte … vive Anne-Claire !
Comme annoncé, c’est Anne-Claire Coudray qui prend la relève. Ce week-end, c’était donc le grand saut. De sa tenue vestimentaire, à son intonation, en passant bien entendu par le couperet de la courbe d’audience, les moindres détails ont été scrutés à la loupe. Ainsi, personne n’a pu échapper à sa petite phrase lors de l’interview de Pascal Boulanger (journaliste automobile) sur les voitures du futur : « C’est beaucoup mieux pour faire les créneaux. Il paraît que, nous, les femmes en plus, on n’est pas très douées ». Immédiatement taxée pour ses propos sexistes sur les réseaux sociaux, il faudra encore un peu de travail à Anne-Claire Coudray pour se faire définitivement sa place… Et succéder à une légende de l’info n’est pas chose aisée : en témoignent les difficultés rencontrées par Laurence Ferrari pour prendre la suite de PPDA quelques années plus tôt. Mais comparaison n’est pas raison : laissons à Anne-Claire Coudray le temps de prendre ses marques. La suite aux prochains JT.