Réforme des retraites, cinquième saison, épisode 3, la suite 2
L’indéniable effort de pédagogie de Jean-Marc Ayrault lors du journal télévisé de France 2
Lors de son intero de ce soir, sur France 2, Jean-Marc Ayrault s’est gardé d’annoncer les choix du Gouvernement sur la réforme des retraites et a préféré insister sur les réunions de concertation avec les partenaires sociaux prévues la semaine prochaine. Le Premier ministre a néanmoins dessiné, implicitement, les grandes lignes de la future réforme des retraites. Il s’est ainsi placé dans la stratégie de de pédagogie progressive entamée il y a quelques mois par le Gouvernement – voir les « Notre regard sur » des 21 mai, 17 juin et 23 août.
Dans un premier temps, il a rappelé que la réforme était inéluctable et a présenté ses objectifs « financer les retraites futures, préparer l’avenir des nouvelles générations. »
Ensuite, il a précisé que tout le monde participerait à l’effort : les actifs et les retraités, comme cela avait déjà été annoncé en juin, mais aussi les entreprises à travers une contribution, ce qui est une information nouvelle. Il a précisé que la croissance de notre population assurerait l’avenir du système des retraites après 2020/2025 avec un léger allongement de la durée de cotisation. Il s’agit donc pour l’instant de combler un déficit temporaire. Même s’il a refusé de le confirmer précisément, on comprend, grâce à Marie Drucker, que l’augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée) comblerait le déficit, mais que les partenaires sociaux préfèreraient des cotisations plus élevées…
Les sujets les plus délicats ainsi abordés (durée de cotisation et financement), le Premier ministre s’est attaché à développer ce qui devrait être la marque de fabrique de la « réforme Ayrault » par rapport à celles de la droite : la justice sociale. La future législation traitera probablement de la pénibilité du travail et compensera les inégalités dont sont victimes les femmes. C’est vraisemblablement à ce niveau que les entreprises pourraient y contribuer. Pour conclure, il a précisé que le « report de l’âge de la retraite » était « hors de question » et a qualifié cette décision de « choix de société » ! Rien de moins.